Tahiti : Plan de relance 2021 – 2023

PRESIDENCE

https://www.presidence.pf/wp-content/uploads/2021/03/Plan-de-relance-2021-2023.pdf

PRÉAMBULE
La crise sanitaire liée au Covid-19 vient défier les capacités de résilience de la Polynésie française. Mais elle doit aussi se concevoir comme une opportunité de poser les fondements d’un avenir plus soutenable, et d’initier de nouvelles trajectoires collectives.
C’est dans cette perspective qu’a été élaboré le Plan de relance de la Polynésie française 2021-2023.
Il s’inscrit dans la continuité du Plan de sauvegarde — dont la plupart des mesures sont maintenues —, élaboré et mis en oeuvre dès mars 2020, et il est précurseur un Plan de transformation économique ambitieux, sur la décennie complète, à l’horizon 2030. Il constitue le cadre de mise en oeuvre d’une dynamique de court terme, sur 3 ans, favorable à un rebond rapide de l’économie, et celui d’une construction de la transition, cruciale pour la société civile, et cruciale également pour maintenir l’équilibre de nos comptes publics. C’est un premier pas.

Pour cela le Gouvernement de la Polynésie française a travaillé sur deux axes :

  • Soutenir l’économie et l’emploi, pour limiter les effets négatifs de la crise sanitaire et ainsi créer les conditions favorables à une reprise rapide de l’activité ;
  • Renforcer les solidarités en faveur des plus vulnérables afin de préserver les équilibres sociaux.

PRESERVER
Pour préserver notre capacité de production, il faut que les entreprises disposent des capitaux et de la trésorerie suffisante. Des efforts spécifiques sont consentis en faveur d’un soutien à la dynamique de la demande, à la fois sur la consommation des ménages et celles des entreprises entre elles, mais également la commande publique.
Les carnets de commande doivent se reconstituer pour les secteurs les plus touchés.
Il s’agit en conséquence de préserver les emplois et renforcer les compétences. Les dispositifs de maintien de l’emploi vont devoir se poursuivre. La formation, la réorientation, le perfectionnement vont être encouragés durant cette période, notamment au travers de l’apprentissage et de l’accompagnement technique aux acteurs.
Enfin, l’équilibre des comptes sociaux et la solidarité sont des préoccupations centrales qui doivent nous permettre de lutter au mieux contre les effets d’une récession brutale et systémique.

S’ADAPTER
Des objectifs sectoriels viennent compléter ces efforts afin de permettre de rétablir nos ressources propres et d’induire les évolutions nécessaires, en faveur d’une économie moins fragile face aux bouleversements qui nous entourent. L’adaptation et la transformation progressive de notre administration sont également essentielles.
La recherche d’un rebond vis-à-vis des filières qui améliorent notre balance commerciale doit s’accompagner d’une volonté constante de favoriser notre autonomie alimentaire et énergétique, en s’appuyant sur les progrès techniques et technologiques. La relance doit se nourrir et encourager les dynamiques de digitalisation et d’innovation, avec de nouveaux équilibres entre écologie, cohésion sociale, performance publique et compétivité.

IMPULSER
Chaque ministère, chaque service administratif, chaque établissement public et para-public, mais également les communes vont poursuivre leurs propres programmes d’actions et de soutien, en parallèle de ce plan. Les mesures et actions engagées se poursuivront. Celles qui sont décrites dans ces pages viennent compléter ou mettre en lumière dans une perspective conjoncturelle des mesures pré-existantes. D’autres mesures plus structurelles sont ou seront inscrites dans d’autres documents sectoriels ou stratégiques.
Tout en conservant les trajectoires prioritaires qui sont exposées ici, notre effort en faveur d’une relance économique rapide et efficace doit constamment être évalué, et s’adapter aux bouleversements à venir. Aussi ce Plan de relance économique sera amené à être amendé, enrichi ou modifié, en fonction des circonstances, des moyens disponibles, et de l’ampleur de la dynamique portée par nos partenaires publics et privés.

RÉSUMÉ OPÉRATIONNEL


DESCRIPTION DU PLAN
Ce plan de relance s’inscrit dans deux perspectives principales : traiter le présent
et préparer l’avenir. Il ne s’agit pas seulement d’un plan pour colmater les
brèches faites par la crise sanitaire, et la crise économique qui s’en est suivie,
mais d’un plan qui s’inscrit dans une trajectoire plus longue et qui intègre une
réflexion sur le moyen et le plus long terme.
La première étape est de remettre notre économie dans un ordre de marche pour
permettre la réactivité nécessaire dès que la reprise sera là. Ce plan contribue à
pallier également aux difficultés rencontrées par les acteurs économiques, mais
aussi par les Polynésiens qui sont victimes de cette crise.
Préserver nos capacités de production, rétablir nos ressources propres,
renforcer nos autonomies alimentaire et énergétique, accélérer notre
transition digitale, et accentuer la solidarité pour lutter contre la détresse
sociale, constituent les objectifs de ce plan de relance économique.


INTERMINISTÉRIALITÉ
Permettre une relance économique mobilise l’ensemble des ministères du
Gouvernement de la Polynésie française. L’organisation et le suivi des travaux,
sous l’autorité du Président de la Polynésie française, doit permettre un
déploiement méthodique et efficient, agile et permanent, de l’ensemble des plans
d’actions établis. Au gré de l’évolution de la situation, tant économique, sanitaire
que sociale, le Gouvernement doit disposer des éléments d’appréciation lui
permettant de faire évoluer ce plan de relance avec discernement et diligence.


MODE DE GOUVERNANCE
Elaborée de manière à refléter les arbitrages des Institutions de la Polynésie
française, la gouvernance va permettre d’associer étroitement les partenaires
économiques et sociaux, ainsi que la société civile. Des rendez-vous pluriannuels
seront organisés pour rendre compte des avancées, et assurer la
vigilance collective nécessaire pour redresser l’économie du territoire.


FINANCEMENTS
Un premier prêt de 28,6 Mds XPF (240 M€) garanti par l’Etat a été consenti par
l’AFD pour financer les mesures d’urgence, couvrir les besoins de trésorerie du
Régime Général des Salariés (RGS) géré par la Caisse de Prévoyance Sociale en
difficulté, et engager les mesures de relance.
Au 31 décembre 2020, le Pays a d’ores et déjà consommé, au titre de la gestion
de la crise sanitaire, effectivement consommé 29,3 Mds XPF selon la décomposition
suivante :

  • Juillet 2020 : versement à la CPS 6,9 Mds XPF (58 M€) au titre de l’apurement
    du Fonds pour l’amortissement du déficit social (FADES) ;
  • Septembre 2020 : versement du prêt de trésorerie de 9,6 Mds XPF (80 M€) à
    la CPS ;
  • De mars à décembre 2020 : 12,8 milliards XPF (107 M€) de dépenses pour
    couvrir les besoins en équipements sanitaires et financer les mesures de soutien
    à l’économie et à la sauvegarde de l’emploi (cf. page 9).
    Au titre de l’année 2021, le présent plan de relance, fait apparaître un besoin
    de financement de 22,4 Milliards XPF. En 2022 et 2023, le surcoût budgétaire
    engendré est quant à lui évalué respectivement à 19,4 et 17,4 Milliards XPF alors
    qu’il est anticipé un recul du rendement fiscal. Ces besoins nécessiteront donc
    un nouveau recours à un emprunt garanti par l’Etat auprès de l’AFD.

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