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COMMUNIQUE DE PRESSE – UC
Union Calédonienne – Le Président
L’ouverture des discussions à Paris sur l’avenir institutionnel de Kanaky-Nouvelle-Calédonie qui doit débuter prochainement, fera incontestablement l’actualité des toutes prochaines semaines. À l’invitation du ministre de l’Intérieur, monsieur Gérald Darmanin, nos responsables du FLNKS et leurs équipes techniques sont sur le départ pour assister aux réunions bilatérales avec l’Etat français sur la décolonisation.
Nos responsables du FLNKS et leur équipe technique sont en partance pour la tenue de bilatérales avec l’État français à Paris à la suite de l’invitation de la première ministre, Mme Élisabeth Borne.
L’Union calédonienne (UC) réitère son soutien à la délégation du FLNKS et les encourage à porter avec sérénité et intransigeance la parole du peuple kanak et de celles et ceux qui construisent depuis des décennies, notre « communauté humaine affirmant son destin commun ». L’UC les exhorte à défendre haut et fort l’accession à la pleine et entière souveraineté, et ce dès 2025, pour que s’achève cette sombre période de colonisation.
Au cours de cette séquence parisienne, nos représentants discuteront du cadre politique et de la trajectoire recherchée pour parvenir à nos objectifs. À ce stade, ils ne négocieront rien et aucune décision ne pourra être actée. Ce sont les structures du mouvement d’Union Calédonienne via un congrès qui valideront les trajectoires nous permettant d’atteindre nos objectifs. In fine, c’est lors d’un congrès du FLNKS que seront entérinées les options discutées lors des bilatérales.
En outre, il n’y aura pas de trilatérales tant que nos structures n’auront pas étudié et choisi les propositions discutées lors de cette séquence parisienne. Nos partenaires se sont, en effet, rangés derrière leur État de choix.
Je rappelle que nous entrons dans un processus de discussions et de négociations tel que l’a indiqué l’Accord de Nouméa et ayant pour but l’accession, sans condition, à notre souveraineté pleine et entière. Celle-ci n’est pas négociable comme je l’ai souvent rappelé. Il sera nécessaire de trouver des équilibres favorisant les conditions d’un vivre-ensemble pour tous les Calédoniens. Ce vivre-ensemble doit se conjuguer avec un futur apaisé. L’ouverture de notre corps électoral citoyen aux 41.000 personnes arrivées après l’Accord de Nouméa, n’est pas à mon sens, une mesure d’un vivre-ensemble apaisé. Effectivement, ce corps électoral spécifique à la Nouvelle-Calédonie constitue le levier de la constitution du futur peuple calédonien. Partager ensemble un pays avec des personnes avec qui nous ne partageons pas d’histoire commune me paraît insurmontable.
Nous avions en 1998 défini le périmètre du destin commun grâce à la mise en place d’une citoyenneté calédonienne. Si l’État français prenait la responsabilité de mettre fin à l’Accord de Nouméa par la révision constitutionnelle et d’ouvrir ce corps électoral aux immigrants français, il endosserait toutes les responsabilités des conséquences d’un choix unilatéral qui pourrait fortement compromettre la stabilité et la paix dans notre pays.
Comme le passé nous l’a démontré, l’État français ne tire jamais les leçons de son passé colonial et marche à contre-sens de l’histoire. En somme, je sollicite la diligence de l’État français quant à notre volonté d’accession à la pleine souveraineté pour réussir l’Accord de Nouméa. Seule notre indépendance négociée permettra d’ériger la France à la hauteur des enjeux de l’éradication du colonialisme et d’assurer par nos interdépendances son héritage historique.
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Courrier au président de la République
Monsieur le Président,
Je me permets de vous adresser cette lettre pour exprimer ma profonde inquiétude concernant la volonté de votre gouvernement de changer le corps électoral calédonien. En tant que citoyen, responsable politique et concerné par la situation en Nouvelle-Calédonie, je souhaite attirer votre attention sur les conséquences potentielles de cette décision.
La Nouvelle-Calédonie est un territoire unique avec une histoire, une culture et une identité propre. Depuis la signature de l’accord de Nouméa en 1998, la paix et la stabilité ont été maintenues grâce à un processus de décolonisation pacifique et consensuel, dans le respect des droits et des aspirations du peuple kanak et des autres communautés présentes sur l’archipel.
Cependant, je crains que les récentes annonces de votre ministre de l’Intérieur, Monsieur DARMANIN, sur la modification du corps électoral calédonien ne compromettent ce processus et ne risquent de créer des tensions et des divisions au sein de la société calédonienne. Le corps électoral actuel, qui a été établi dans le cadre de l’Accord de Nouméa, garantit une représentation équitable et proportionnelle des différentes communautés présentes historiquement en Nouvelle-Calédonie. Toute modification de ce corps électoral pourrait remettre en question cette équité et risquerait de créer un sentiment d’injustice chez certaines communautés, ce qui pourrait potentiellement compromettre la stabilité et la paix dans le pays.
En tant que responsable politique et soucieux de la paix et de la stabilité de mon pays, je vous exhorte à prendre en considération les préoccupations des responsables du FLNKS et à ne pas procéder à des changements unilatéraux du corps électoral. Il est essentiel que tout changement éventuel soit réalisé dans un esprit de dialogue et de respect mutuel, en tenant compte des droits et des aspirations du peuple Kanak et des personnes qui ont choisies de constituer une communauté humaine affirmant son destin commun en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Je vous remercie de prendre en compte cette mise en garde et de faire preuve de sagesse dans vos décisions concernant la Nouvelle-Calédonie. Il est crucial de préserver la paix, la stabilité et la cohésion sociale dans cette région du Pacifique.
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire ou pour discuter de cette question de manière plus approfondie.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.
Le Président du Mouvement d’Union Calédonienne
Daniel GOA
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PRESS RELEASE
The opening of negociations in Paris regarding the institutional future of Kanaky-New-Caledonia, which is due to begin soon, will undoubtedly be quite news worthy during the coming weeks. At the invitation of the Minister of Home Affairs, Gérald Darmanin, our Kanak libération front (FLNKS) delegation of officials and their technical teams are on their way to attend bilateral meetings on decolonization with the French State, represented by its Prime Minister, Elizabeth Borne.
The Union Calédonienne (UC) reiterates its support for the FLNKS delegation and encourages them to speak, with serenity and intransigence, the words of kanak people and those who have been building for decades, our « human community affirming its common destiny ».
The UC urges them to advocate clearly and loudly for the accession to full sovereignty, starting from 2025, to bring this dark period of colonization to an end.
During this Paris session, our representatives will discuss the political framework and a seeking trajectory to achieve our goals. At this point, they will not negotiate anything and no decision will be taken. It is the structures of the Union Calédonienne movement, through a convention, that will validate trajectories, allowing us to achieve our objectives. In the end, a FLNKS congress will approve the options discussed during these bilaterals.
In addition, there will be no trilaterals until our structures have studied and chosen the proposals discussed in this Parisian sequence. Our partners have, indeed, aligned themselves behind their state of choice.
I remind you that we are entering into a process of discussions and negotiations as indicated in the Noumea Accord, with the aim of achieving, without condition, to our full and complete sovereignty. As I have often reminded, this is not negotiable. It will be necessary to find a balance that favors conditions for all Caledonians to live together.
Living together must be combined with a peaceful future. Opening our citizens’ electorate to the 41 000 people who arrived after the 1998 Nouméa Accord is not, in my opinion, a measure of a peaceful coexistence. Indeed, this electorate specific to New Caledonia constitutes the lever for the constitution of the future Caledonian people. Sharing a country with people with whom we do not share a common history seems an insurmountable obstacle to me.
In 1998, we defined the perimeter of common destiny through the establishment of a caledonian citizenship. If the French State took the responsibility of ending the Nouméa Accord through a constitutional revision and opening this electorate to french immigrants, It should take full responsibility for the consequences of this unilateral choice, that could greatly compromise the stability and peace in our country.
As the past has shown us, the French State never learns from its colonial past and goes against the tide of history. All in all, in order to succeed the Nouméa Accord, I request the diligence of the French State regarding our desire to accede to full sovereignty. Only our negotiated independence will enable France to make a difference in the fight against colonialism and to ensure its historical heritage through our interdependence.