
LA DEPECHE DE TAHITI – Par Damien Grivois Publié le 29 Jan 22 à 1:46
Le Consulat général d’Australie à Papeete, installé par Canberra depuis l’année dernière, organisait mercredi en début de soirée la première édition de sa fête nationale, Australia Day, dans le hall de l’Assemblée de Polynésie française (APF). Le premier Consul général d’Australie à Tahiti, Claire Scott, y avait convié l’ensemble des partenaires et interlocuteurs de l’Australie, ainsi que les autres représentants diplomatiques. Une quarantaine de personnalités (Etat, Pays, assemblée, Cesec, diplomates, hommes d’affaires….) a honoré l’invitation, dans une ambiance détendue, autour d’amuse-bouches à base de produits australiens. Le 26 janvier marque l’arrivée de la première flotte britannique à Sydney Cove et la proclamation de la souveraineté britannique en 1788. Selon la diplomate, il est donc « bien compréhensible que certaines personnes aborigènes et insulaires du détroit de Torres aient des sentiments mitigés » à propos d’Australia Day. Il est vrai que certains Australiens marquent le jour avec des manifestations, certains le surnomment « Invasion Day » ou « Survival Day ». Après avoir entonné l’hymne australien, Claire Scott a tenu à commencer son discours en évoquant la drame vécu par le royaume de Tonga. Avant d’admettre l’importance de mieux reconnaître l’impact du colonialisme sur les populations aborigènes. Représentant le président du Pays Edouard Fritch empêché, le vice-président Jean-Christophe Bouissou s’est montré très chaleureux envers la diplomate australienne, et espéré un renforcement des relations entre Canberra et Papeete.
Montée en puissance
Après un hommage à l’attrait qu’offre l’Australie et un rappel de son appartenance au club des nations démocratiques, il a sciemment préféré passer sous silence les « récentes péripéties entre Paris et Canberra », notamment l’annulation par l’Australie du « contrat du siècle » qui prévoyait l’achat de sous-marins français, pour mieux « se projeter vers l’avenir ». Au cours des dernières années, Canberra a ouvert des représentations à Palau, aux îles Cook, aux îles Marshall, à Tuvalu et à Papeete. Le réseau diplomatique australien dans le Pacifique est donc désormais complet avec des consuls, des haut-commissaires ou des ambassadeurs dans les Etats fédérés de Micronésie (Ms Jo Cowley est également accréditée pour Guam et les îles Mariannes du nord), à Fidji, à Kiribati, à Nauru, en Nouvelle-Calédonie (avec accréditation pour Wallis-et-Futuna), en Nouvelle-Zélande (avec accréditation pour Tokelau), en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Samoa, aux Samoa américaines ou encore à Tonga. Le département des Affaires étrangères et du commerce édite une brochure entièrement dédiée à la région Pacifique, qui analyse les différentes opportunités de « business » dans la région. A propos de la Polynésie française, il écrit qu’en tant que territoire français, Tahiti et ses îles offrent un « environnement stable et régulé », de « hauts niveaux d’éducation », de « hauts revenus » ou encore « des infrastructures substantielles ». La Polynésie française est « bien connectée aux marchés néo-zélandais, australien, américain et chinois », et l’Australie y jouit « d’une bonne réputation ». Le département des Affaires étrangères et du commerce évoque des possibilités d’investissement dans le tourisme, la perliculture, l’aquaculture, les produits alimentaires et boissons, le secteur tertiaire, les services municipaux (notamment en matière de recyclage des déchets) ou encore dans les énergies renouvelables.
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