Pourquoi le référendum en Nouvelle-Calédonie intéresse tant la Chine ?

Des panneaux électoraux devant une école maternelle de Nouméa où seuls les loyalistes font campagne, les indépendantistes ayant appelé à ne pas participer au troisième référendum pour l'indépendance - JEROME FOUQUET / OUEST-FRANCE

OUEST-FRANCE – Alan LE BLOA. Publié le 03/12/2021 à 09h42

« Dans cette région du monde, la Chine est en train de construire son hégémonie pas à pas », souligne le 5 mai 2018 le président Emmanuel Macron, en visite à Nouméa avant le premier référendum sur l’indépendance de l’archipel. Trois ans et demi plus tard, l’ombre du drapeau rouge de la Chine communiste plane toujours au-dessus de la troisième et dernière consultation prévue dans le cadre des accords de Nouméa signés en 1988. « Menace » que ne manquent pas d’agiter les partis loyalistes hostiles à l’indépendance qui font campagne seuls, les indépendantistes ayant appelé à ne pas participer au scrutin qui se déroulera le 12 décembre.

« Clé de voûte » de l’Indopacifique

L’affaire de la vente des sous-marins nucléaires à l’Australie a remis l’Indopacifique au cœur des préoccupations stratégiques de la France dont le « Caillou » constitue la clé de voûte. Cinquième producteur mondial de Nickel, le territoire renferme le quart des ressources mondiales de ce minerai indispensable à la création de batteries pour lequel la Chine, son principal client, montre un appétit vorace. Sa réserve de pêche colossale est aussi convoitée.

« À partir de 2006, retrace Bastien Vandendyck, expert en relations internationales, la Chine s’investit dans le Pacifique en utilisant Fidji comme porte-avions pour catapulter son influence ». Deux facteurs jouent en sa faveur. « Le désintérêt relatif des grandes puissances occupées à faire la guerre au Moyen-Orient et une stratégie très efficace d’enracinement dans la réalité politique de ces pays, avec des aides au développement d’infrastructures très adaptées ».

« Main basse sur les états mélanésiens »

Dans ce pré carré surnommé le lac américain, « la Chine a fait main basse sur la totalité des états mélanésiens : Papouasie-Nouvelle-Guinée, Fidji, îles Salomon, Vanuatu. Son objectif premier étant de réduire à peau de chagrin les soutiens de Taiwan », poursuit Bastien Vandendyck, Les exportations chinoises vers les îles du Pacifique sont passées du simple au double (2 à 4 milliards de dollars) entre 2014 et aujourd’hui. La Nouvelle-Calédonie pèse à elle seule 10 % des échanges de la Chine avec les états du Pacifique.

Ne pouvant compter sur une diaspora dans l’archipel, la Chine a « noyauté les réseaux indépendantistes et notamment l’Union Calédonienne (UC) » explique Bastien Vandendyck. Parce qu’il s’agit de la méthode la « plus simple et la plus efficace et la moins visible. La stratégie est parfaitement rodée », appuie le rapport de l’Institut de recherches stratégiques (l’IRSEM) sur les opérations d’influences chinoises publié en septembre 2021.

Soupçons d’ingérence

« S’il y a eu des soupçons d’ingérence chinoise dans le référendum de 2018 et si Pékin suit de près la progression du camp indépendantiste confirmée par le référendum de 2020, c’est parce qu’une Nouvelle-Calédonie indépendante serait de facto sous influence chinoise », écrivent les auteurs Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.

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