FRANCE DIPLOMATIE – Avril 2021
Partenariats de la France dans l’Indopacifique – (PDF, 608.2 ko)
Avant-propos de M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République français
Parce que la France est fière d’être une nation de l’Indopacifique, où vivent plus d’un million et demi de nos concitoyens d’outre-mer et où nous maintenons une présence militaire significative, et parce qu’une part croissante des défis géopolitiques, sécuritaires, environnementaux et commerciaux du monde d’aujourd’hui se jouent dans ce vaste espace, le président de la République, M. Emmanuel Macron, a fait du renforcement de nos partenariats dans la zone l’une des priorités de notre action internationale.
Parce que l’Indopacifique devient le nouveau centre de gravité stratégique mondial, marqué par une polarisation des tensions, nous y défendons des principes – de liberté, d’ouverture et d’inclusivité – et une méthode – la coopération multilatérale, dans un cadre fondé sur le respect du droit et des principes démocratiques.
Parce que cet espace se heurte à l’urgence du dérèglement climatique, de l’érosion de la biodiversité et de la crise pandémique, nous sommes résolus à agir, en lien avec nos partenaires de l’Indopacifique, par des projets concrets, tendant à renforcer la résilience de nos économies et des systèmes de santé, à réduire le risque des catastrophes naturelles et à diversifier nos chaînes de valeur.
Notre vision de l’Indopacifique s’ordonne à un objectif de stabilité et de développement. Elle n’en est pas moins informée par une exigence de lucidité.
Aux côtés de nos partenaires européens, nous considérons en effet la situation régionale sans exclusive, mais aussi sans naïveté. Au-delà de toute logique de blocs, nous entendons donc porter jusque dans l’Indopacifique l’ambition d’une troisième voie pour répondre aux bouleversements actuels avec toutes les puissances de bonne volonté.
Notre stratégie pour un espace indopacifique inclusif s’articule autour de quatre piliers, présentés par le président de la République à Sydney en mai 2018.
→ Nous voulons nous engager davantage dans le règlement des crises régionales, dans la sécurisation des principales voies de navigation et dans la lutte contre le terrorisme, y compris le financement du terrorisme, la radicalisation et la criminalité organisée.
→ Nous voulons renforcer les liens qui nous unissent aux pays de la région sur la base de visions convergentes et d’intérêts partagés (notamment, avec l’Australie, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle Zélande, Singapour et le Vietnam), tout en approfondissant notre relation avec la Chine, dans le cadre stratégique qui est désormais celui des Européens.
→ Nous voulons intensifier notre mobilisation auprès des organisations régionales, en commençant par l’ASEAN, qui a vocation à demeurer au cœur de la construction d’une Asie multipolaire, et dont nous sommes désormais partenaire de développement, ainsi qu’au sein de l’Association des États riverains de l’océan Indien, de la Communauté de l’océan Indien, de la Communauté du Pacifique et du Forum des îles du Pacifique.
→ Nous voulons agir pour la promotion des biens communs mondiaux – le climat, l’environnement et la biodiversité, mais aussi la santé, l’éducation, le numérique et les infrastructures de qualité – en nous appuyant sur un engagement accru de l’Union européenne. Nos projets portent notamment sur la sécurité maritime, l’environnement, la gouvernance des océans et la protection des ressources marines, la coopération universitaire et la recherche, et le renforcement de la connectivité.
De nos collectivités de l’océan Indien et du Pacifique, dont nous souhaitons renforcer l’intégration régionale, aux instruments de coopération européens que nous travaillons à actionner dans la perspective de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022, en passant par nos entreprises, qui ont reconnu depuis longtemps le potentiel de croissance qu’offrent les marchés de la zone, et, bien sûr, notre réseau de postes diplomatiques et consulaires, d’opérateurs, d’établissements l’enseignement supérieur et d’instituts de recherche, nous continuerons donc à mobiliser
l’ensemble des leviers dont nous disposons pour développer les partenariats très denses que nous avons noués avec les grands pays et les grandes organisations de l’Indopacifique.
Cette présentation en témoigne : nos liens dans l’Indopacifique sont denses et remarquables par les avancées concrètes auxquelles ils ont déjà donné lieu.
Vous pouvez compter sur nous pour les faire vivre et les approfondir avec une détermination encore accrue.
Jean-Yves Le Drian
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française
Partenariats de la France dans l’Indopacifique – (PDF, 608.2 ko)